L’assemblée nationale ratifie le traité préliminaire, malgré les protestations des députés alsaciens-lorrains, par 546 voix contre 107. La déchéance de Napoléon III est proclamée et sa dynastie est déclarée responsable. Les députés alsaciens-lorrains et quelques autres démissionnent.
30 000 allemands entrent dans Paris, drapeaux déployés, au son de la musique militaire.
A Vendôme, l’administration allemande laisse la place à la municipalité. Elle va pouvoir gérer ses affaires en toute liberté. Les voitures publiques reprennent leur service régulier. Ce sera bientôt le tour du service des postes et du télégraphe. Pour le moment, la correspondance pour Paris doit passer par Blois, où il faut aller en voiture.
Toute la journée, les ambulances passent, remontant vers Orléans, chargées de leur personnel, des convalescents et du matériel.
Le maire de Vendôme reçoit d’une délégation du comité central de secours suisses, une demande de relevé des pertes éprouvées dans l’arrondissement. Ils enverront ensuite des secours en argent ou en semences, qui seront répartis entre les propriétaires ruraux, selon les dommages qu’ils ont subis.
A Saint-Genest, un drame se joue. Un mobile du 75e mobile a été pris volant un lapin. Il est condamné à mort et doit être fusillé le lendemain. L’ambiance est sinistre et l’annonce que la paix a été signée et qu’il n’y aurait pas de revanche n’améliore pas l’humeur des hommes.
Mais une belle chose va en ressortir pourtant. La condamnation à mort, par la cour martiale, a été faite après la signature du traité de paix. Le commandant se précipite à cheval jusqu’à Châtellerault d’où il télégraphie à Bordeaux. Quelques heures plus tard, il revient. Le pauvre moblot ne sera pas fusillé, mais fera quelques jours de prison. Pour un vol de lapin, la sentence est quand même plus juste.
La paix signée, les mobiles doivent aller d’abord à Lencloitre, puis à Châtellerault, pour y déposer leurs armes.
Le régiment est dissout.
A Paris, le capitaine Mondelli reçoit enfin un sauve-conduit délivré par les allemands, pour retourner à Bitche. La paix est signée mais il n’y a toujours pas de solution pour Bitche.
A Ulm, en captivité, Joseph Bourdalès, de Bidache, Basses-Pyrénées, soldat au 72e de ligne, décède de pneumonie. Pierre Perron, de Locarn, Côtes-d’Armor, soldat au 8e de ligne, meurt du typhus.
A Mayence, en captivité, Jean Baptiste Lacoste, vingt-deux ans, garde mobile de la Côte-d’Or, décède de pleurésie. André Boire, de la Nièvre, soldat au 12e de ligne, décède de dysenterie. Théophile Groulard, vingt-huit ans, de l’Aisne, soldat au 87e de ligne, décède de pneumonie.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 1er mars 2021