Siège de Paris : Le matin du 2 janvier, le bombardement des forts de Nogent, Rosny et Noisy continue, comme celui des villages environnants. Les dommages sont faibles, mais le gros de l’attaque se concentre sur le fort de Nogent et des obus sont dirigés sur le village. Certains éclatent en l’air.
Armée de la Loire, le colonel Lacombe, à la tête des reconnaissances de cavalerie continue de pourchasser l’ennemi. Après Longpré, c’est à Lancé qu’il les repousse. L’ennemi se retire en désordre au-delà de Saint-Amand.
Les autres troupes françaises lancent des reconnaissances offensives dans la direction de Fréteval jusqu’à Busloup, sur Courtiras et sur Varennes, en passant par Thoré. L’ennemi, rencontré partout, cède du terrain et les français occupent de nouveau Villiers.
A Janville, la vie continue dans l’ambulance, calme et monotone. Pour occuper les hommes qui ont épuisé les ressources littéraires disponibles sur place, la religieuse qui les soigne leur fait faire de la charpie. Ils sont trois, dans cette chambre enfumée par leur tabac, trois jeunes hommes impatients : Gaston de Brisoult est le plus jeune, âgé de vingt-et-un ans. Léon de Maricourt est le plus vieux, avec ses vingt-huit ans. Raoul de Saint-Venant est entre les deux. Tous trois rescapés de la Mobile du Loir-et-Cher décimée à Loigny. Alors il faut les occuper, et le travail manuel est le plus efficace : porte-pipes, coupe-papier, jeu d’échec en bois, sculpté avec les moyens du bord. Quelques décennies plus tard, les poilus en feront de même.
Au Nord de Bapaume, le général Faidherbe amène l’armée du Nord au secours de Péronne. Les combats ont lieu à Sapignies, Achiet, le Grand Béhagnies, Vaulx-Francourt, Avesnes.
Le corps d’observation prussien devant Peronne est attaqué. 150 français sont faits prisonniers.
Dans l’Est, l’ennemi entre dans Mezières.
A Montbéliard, Abdalla-ben-Saïd, natif de Constantine, du 3e tirailleurs algériens, a les pieds congelés et doit être amputé de tous les orteils. Ammar-ben-Mohamed, du même régiment, est blessé à la main par coup de feu et doit être amputé du médius.
Dominique Caminondo, du 77e de ligne, est blessé au pied gauche par coup de feu et perd l’usage de ses orteils. Charles Auguste Dupelle, vingt-cinq ans, natif d’Estouteville, Seine-Maritime, soldat au 30e de ligne, a la jambe droite fracturée par un éclat d’obus et doit être amputé de la jambe.
Victor Fillon, dix-neuf ans, natif de Mailleroncourt-Charette, en Haute-Saône, soldat au 63e de ligne doit être amputé de tous les orteils après avoir eu les pieds congelés. Pierre Juiste, vingt-cinq ans, natif de Sablons, caporal de la garde mobile de Gironde a la poignet et l’avant-bras fracturés par un éclat d’obus et doit être amputé au tiers supérieur.
Léger Ladevie, vingt-trois ans, natif de Picheraude, garde mobile du Puy-de-Dôme, a la jambe droite fracturée par un coup de feu et doit être amputé, comme Jean Louis Lyonnet, vingt-et-un ans, natif de Riotard, garde mobile de la Haute-Loire. Et la liste est sans fin.
A Belfort, la lutte est vive entre Bellevue et les batteries allemandes de Bavilliers. Un obus prussien éclate dans une poudrière mais les dégâts sont peu importants. Un autre obus blesse six civils dont une femme et un enfant en bas-âge.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 2 janvier 2021