Dans la nuit, du 9 au 10, l’armée du Nord de Faidherbe reprend l’offensive. La division Lecointe descend la rive gauche de la Somme et surprend, et capture, la petite garnison de Ham, soit une demi-compagnie hessoise et un détachement d’ouvriers de chemin de fer, deux cent dix hommes en tout.
Armée de la Loire :
Dans la nuit du 9 au 10, le division Maurandy, isolée du 16e corps sur la rive gauche de la Loire, est surprise dans le parc de Chambord par un détachement de deux compagnies hessoises. La division s’enfuit jusqu’à Blois, laissant derrière eux une batterie et trois cents prisonniers.
Pour le 49e régiment des mobiles de l’Orne, à Lorges, l’histoire se répète une troisième fois. A sept heures du matin, la 2e brigade prend les mêmes positions que la veille. A huit heures, les prussiens ouvrent le feu sur la 1ère brigade et, aussitôt, un combat d’artillerie s’engage sur toute la ligne. De nombreux escadrons allemands occupent le plateau, en arrière de la ferme de la Villette.
Des bataillons ennemis se montrent du côté de Cernay et marchent très vite sur les mobiles, mais ils sont fauchés par la batterie de droite, et, malgré le soutien de leur artillerie, ils ne peuvent plus avancer.
Le 2e bataillon de l’Orne garde la ferme de Villecoulon, du moins ce qu’il en reste après trois jours de combats. L’ennemi dirige son feu sur elle.
Les lignes de tirailleurs français résistent. Les prussiens tentent alors de porter leurs efforts à droite, sur le 17e corps, pour enfoncer le centre de l’armée, mais, devant la résistance française, à cinq heures du soir, ils disparaissent, laissant les français toujours maîtres du terrain. Dans les rangs de mobiles de l’Orne, le capitaine de Courcy du 2e bataillon est blessé à la tête et 145 hommes sont hors de combat.
A Mer, les mobiles de la Sarthe, du 33e qui battent en retraite, prennent la route nationale dès le levé du jour pour gagner Blois. Ils ne sont pas les seuls. Cavaliers, fantassins, artilleurs, quantité de soldats isolés ou par petits détachements vont dans la même direction. A Blois, ils restent vingt-quatre heures, logés dans l’église Saint-Nicolas, avant que le train ne les emmène à Tours, puis au Mans.
Le 75e mobile, du Loir-et-Cher et du Maine-et-Loire, passe la journée du 10 plutôt tranquillement. Fausse tranquillité : les prussiens contournent les troupes françaises et s’approche de Blois. Dès sept heures du matin, le pont saute, sur ordre de Gambetta.
Les troupes allemandes arrivent à Blois par la rive gauche, en Vienne, où elles se heurtent à la division Barry du 16e corps. Mais les troupes françaises battent en retraite en direction de Vendôme, sans détruire les autres ponts, laissant aux allemands la possibilité de traverser et les poursuivre. Chanzy a pourtant ordonné de défendre Blois à outrance.
45 000 prussiens établissent leur camp sur le plateau de Vineuil, c’est le 9e corps commandé par le prince de Hesse. Vers trois heures, des compagnies entourent le faubourg de Vienne. Les mobiles retranchés sur la rive droite, abrités par les parapets, ouvrent le feu.
Mais c’est une ville ouverte et non une place forte, alors, sur ordre de la mairie, les gardes nationaux déposent leurs fusils à la gare où un train les attend pour les emmener à Tours.
Chanzy ordonne la retraite sur Vendôme et le Loir.
A Janville, toujours pas de chirurgien en vue.
A Phalsbourg, la destruction du matériel de guerre commencé la veille, se continue.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 10 décembre 2020