Antoine Ragois naît le 27 juin 1843, à Candé-sur-Beuvron. Il est le dernier enfant de Louis Ragois et Agathe Saquin, leur sixième et dernier enfant. Le septième pour Louis, dont c’est le deuxième mariage. Sa première femme, Marguerite Baudry, est décédée l’année suivant leur mariage, après avoir mis au monde une petite fille, Marguerite, qui l’a précédée dans la mort.
Sur les six enfants de Louis et Agathe, trois meurent dans leur première année. Il ne reste que Louis, né en 1829, Julien, né en 1834 et Antoine né en 1843, lorsque le père, Louis, décède le 20 décembre 1842, à l’âge de quarante-trois ans. Sa femme, Agathe, le suit deux ans plus tard, le 22 décembre 1845, âgé de quarante-sept. Les trois garçons se retrouvent orphelins. Ils ont probablement été pris en charge par leur oncle, Jean Ragois, les grands-parents étant tous décédés.
Mais les malheurs ne s’arrêtent pas si vite. L’aîné, Louis, décède en 1847, à Onzain, chez leur oncle Jean Ragois. Il n’a que dix-huit ans.
Julien, vigneron, se marie en 1857, à Chailles, avec Silvine Lelair et devient vite père de famille.
Antoine, menuisier, se marie à son tour, le 22 février 1870. Il épouse Eléonore Gabrielle Leroux à Chailles.
Antoine est de la classe 1863, et, à la déclaration de guerre, il est rappelé au service, au 30e de ligne, 3e bataillon, le 21 juillet 1870. Eléonore attend leur premier enfant.
Elle se retrouve à la charge de ses parents, qui ont encore cinq enfants à charge, dont la plus jeune n’a que neuf ans. Leur situation est difficile.
L’annonce qui leur arrive ne va rien arranger. Antoine a été fait prisonnier et envoyé en captivité en Saxe, à Königstein.
Il n’a encore jamais vu sa fille, Antoinette, née le 13 décembre 1870, à Chailles, Eléonore étant retournée vivre chez ses parents.
Antoine est en captivité, Eléonore et sa famille subissent l’occupation allemande, ses pillages et ses déprédations. Leur situation est telle que, le 24 mars 1871, Eléonore fait une demande de secours auprès des services compétents. En en refera une autre, le mois suivant.
J’ignore quand Antoine est revenu de captivité, mais il est revenu. La vie va pouvoir reprendre son cours et deux autres enfants naître dans le foyer.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généaogiste - 20 novembre 2020