A Paris, les décès de la semaine sont de 2064 dont 431 par la variole. Les forts de Bicêtre, Montrouge, Vanves et Nogent tirent à plusieurs reprises sur les positions de l’ennemi qui doit reculer.
Au Petit-Brie, le sous-lieutenant P. CH. J Prud’homme, de la garde nationale mobilisée, est blessé. Il décèdera de ses blessures, le 11 décembre.
A Evreux, la ville n’a pour seule garnison, qu’un peloton de chasseurs à cheval, quelques gendarmes et un dépôt de mobiles convalescents. Vers quatre heures de l’après-midi, les premiers éclaireurs ennemis arrivent à l’entrée de la ville. Une patrouille est envoyée détruire le chemin de fer.
Dans la gare, se trouvent une douzaine de wagons remplis de munitions, de poudre et d’armes. Quelques heures plus tôt, le chef de gare a demandé l’enlèvement des wagons, sans effet. Seuls cinq mobiles sans cartouche les gardent.
A l’arrivé des prussiens, les employés de la gare, certains anciens militaires, sous le commandement du chef de station Drouard, prennent leurs fusils, et, avec l’aide de quelques gardes nationaux et des pompiers, ouvrent le feu sur les arrivants. Les gardes nationaux partis prendre des cartouches à la caserne des Ursulines, rejoignent la gare et la fusillade redouble.
Une habitante, Cherel, âgée de soixante-quatorze ans, est touchée par une balle en sortant de sa maison, route de la Madeleine. Elle mourra de ses blessures.
Dans la ville, c’est jour de marché. La fusillade déclenche la panique parmi la foule réunie, alors que le marché touche à sa fin. Le tocsin sonne au beffroi, la générale retentit.
Le général de Kersalaün, accompagné de quatre cavaliers et d’un peloton de dix gendarmes vient se rendre compte de la situation.
A la gare, les défenseurs réussissent à faire fuir l’ennemi et à évacuer les wagons sur Conches. L’ennemi rebrousse chemin sur Dreux, non sans avoir envoyé une vingtaine d’obus sur la ville.
Un obus éclate rue de Paris, près du lycée, deux boulets tombent près de l’église Saint-Taurin, un autre touche la flèche de la cathédrale.
Les prussiens repartent, et se vengent. Ils tirent sur un berger, l’attache et le jettent dans une mare où il sera retrouvé noyé. Ils tuent un paysan du côté de la Ruelle-aux-Loups. Au hameau du Buisson, ils enlèvent un jeune homme qui parviendra à s’échapper.
Craignant une attaque massive le lendemain, le général de Kersalaün quitte Evreux avec ses troupes et se replie sur Gaillon, abandonnant les habitants à leur sort.
A Châtillon-sur-Seine, en Côte-d’Or, les allemands établis à Châtillon sont surpris pendant la nuit par un fort détachement et se retirent, après le combat, sur Château-Villain. Pertes françaises 89 garibaldiens sont hors de combats.
A Belfort, une escarmouche a lieu près d’Essert entre mobiles et prussiens. Une reconnaissance sur Bessoncourt permet de constater la présence de nombreux prussiens dans les bois de Bessoncourt, à Phaffans, à Denney, etc.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 19 novembre 2020