Le 8 décembre 1870, Anne Trousselet, domiciliée au Petit Launay, à Contres, en Loir-et-Cher, écrit au président du comité de secours aux blessés et militaires du Loir-et-Cher.
Son fils, Alexandre Palais, est à la guerre. Pourquoi est-il à la guerre ? Il est soldat au 16e de ligne. De la classe 1863, il se trouvait peut-être soldat à la déclaration de guerre, ou, en réserve, il a été rappelé.
Impossible à savoir, les AD étant fermées.
Anne écrit pour demander de l’aide. Un secours financier serait le bienvenu. Elle est veuve depuis vingt ans, de Jacques Palais. Elle a eu six enfants, dont trois seulement ont passé l’enfance. Elle a élevé seule ses deux garçons, Jacques et Alexandre, et sa fille, Silvine.
Lorsque la guerre est déclarée, ils sont tous les trois mariés. L’aîné, Jacques, a trente-quatre ans, père de famille, il n’est pas mobilisable.
Alexandre, le deuxième, est marié depuis à peine un an, avec Ursule Adeodat, une enfant trouvée de l’hôtel-Dieu de Blois, et père d’une petite fille, Oxaly, née le 6 mai 1870. Sur son acte de mariage, il n’est pas indiqué militaire, mais domestique. Pourtant, il part à la guerre.
La raison pour laquelle Anne demande un secours est bien triste. Sa belle-fille, Ursule, est décédée le 13 septembre 1870, et elle se retrouve seule à élever sa petite-fille. Sa situation financière est difficile. Elle est indigente et ne peut subvenir aux besoins de l’enfant, dont le père est à la guerre. La situation de ses deux autres enfants n’est pas plus brillante et ils ne peuvent l’aider.
Il n’y a que sa lettre dans le dossier. Une mention en marge indique que c’est le deuxième secours qu’elle demande, un premier de cinquante francs lui ayant déjà été accordé.
Heureusement pour la petite fille au prénom si étrange, Oxaly, son père revient de la guerre. Il se remarie très vite, le 19 novembre 1871. Il épouse Virginie Dubois, à Contres. Lors du recensement de 1872, Oxaly, devenue Valerie, vit avec son père et sa belle-mère.
La grand-mère, Anne Trousselet, vit seule, dans la même commune. Elle décèdera six ans plus tard, à l’âge de soixante-dix ans, à Couddes, chez son fils aîné, Jacques.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 18 novembre 2020