Joséphine Guillemain a vingt-sept ans, lorsqu’elle épouse Charles Joseph Olivier, cultivateur, quarante-deux ans, le 25 juillet 1842, à Chauvigny-du-Perche.
Le couple s’installe dans la commune où naissent trois filles, Joséphine Eugénie, en 1843, Rose Philomène, en 1845, Adélayde Noémie, en 1846 et un garçon, Joseph Désiré, en 1848.
Malheureusement, le 15 juin 1855, Charles Joseph décède, laissant Joséphine seule avec quatre enfants âgés de douze à sept ans.
Elle part vivre à la Chapelle-Vicomtesse, où Joséphine Eugénie, l’aînée, se marie, le 29 novembre 1860, avec Raphaël Maulny, maréchal. Le couple s’installe à Fontaine-Raoul.
Trois ans plus tard, la seconde fille, Rose Philomène, se marie à son tour, le 8 novembre 1863, avec Nicolas Adolphe Perruchon.
La troisième, Adélayde Noémie, épouse Maximilien Leclerc, le 6 juillet 1868. Les deux couples vivent à la Chapelle-Vicomtesse.
Le 22 septembre, cette année-là, Nicolas Adolphe Perruchon, son gendre, décède, à l’âge de trente-et-un ans, laissant Rose Philomène veuve, avec deux enfants en bas-âge ; Adolphe Médard, trois ans, et Marceline Philomène, un an.
L’année suivante, Désiré Joseph, maréchal, domicilié au Temple, tire le numéro 58, au tirage au sort de la classe 1868. Fils unique de veuve, il est exempté et inscrit sur la liste de la garde mobile.
Le sort est parfois cruel. Le 12 avril 1870, Rose Philomène décède. Elle n’a que vingt-quatre ans. Joséphine se retrouve à élever ses deux petits-enfants et Désiré Joseph devient son soutien indispensable.
Mais la guerre éclate, et il est intégré au 2e bataillon 5e compagnie du 75e de marche, garde mobile du Loir-et-Cher. Il rejoint son régiment, le 17 août 1870. Il fait toute la guerre.
La guerre, sa mère va la voir de près aussi. Les combats de décembre amènent les troupes sur la Chapelle-Vicomtesse, où une ambulance est installée. Deux jeunes gardes mobiles du Calvados et des Deux-Sèvres vont y décéder.
Les dégâts causés par la guerre, l’occupation prussienne et les réquisitions atteignent la famille. Joséphine perd 300 francs, son gendre, Maximilien Leclerc, 150 et son autre gendre, Maulny, 794 francs, en réquisitions. La situation financière de la famille, et de toutes les familles de la région est catastrophique. L'indigence se généralise.
Désiré Joseph survit à la guerre et rentre, le 20 mars 1871.
La veille, sa mère a fait une demande de secours auprès des services de la préfecture. Elle aura un secours de 25 francs. Sept mois plus tard, Désiré se marie à Chauvigny-du-Perche. Il épouse Armandine Renée Serreau.
Sa soeur, Adélayde Noémie, décède le 22 juillet 1873, à la Chapelle-Vicomtesse, à l’âge de vingt-six ans. Elle n’a pas eu d’enfants.
Joséphine va élever ses deux petits-enfants et verra l’aîné, Adolphe, se marier, en 1889. Elle décède le 22 avril 1890, à l’âge de soixante-quinze ans, après trente-cinq ans de veuvage, et avoir élevé seule ses quatre enfants et deux de ses petits-enfants, et enterré deux de ses filles.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 17 novembre 2020