A Paris, en réponse à la tentative de coup d’état des communards, le gouvernement de défense demande, par voix d’élection, la confiance des parisiens. Et puisqu’ils participent à la protection de la capitale, les soldats et les gardes mobiles présents vont aussi voter. Dès huit heures du matin, le vote commence. Le résultat est écrasant : 557 996 oui – 62 638 non. La confiance est rétablie.
Le général Clément Thomas est nommé au commandement en chef de la garde nationale. Des canons avec blindage sont placés sur des trucks du chemin de fer d’Orléans et traînés par des chevaux. Ils seront remplacés, plus tard, par une locomobile cuirassée.
A Belfort, l’investissement de la ville est complet. Trois colonnes ennemies, une allant sur Bas-Evette, Chalonvillars, Essert en tournant le Sabert, la seconde venant de Dannemarie, la troisième occupant le reste de la circonférence d’Eloie à Chèvremont, enveloppent totalement la ville. Les allemands commencent immédiatement leurs travaux de retranchement, installent leurs batteries d’artillerie, barricadent les routes.
Dans le même temps, le colonel Denfert fait occuper Perouse et Danjoutin, la colline du Mont, le hameau des Barres et celui des Forges. Les canons de la Miotte détruisent les barricades allemandes installées sur la route de Roppe. Les deux camps prennent leur position.
A Neuf-Brisach, le bombardement continue. L’ennemi concentre ses tirs sur la porte de Strasbourg et le front nord de la place. Des obus incendiaires tombent aux alentours des bâtiments militaires. Le fort Mortier est la cible de l’artillerie badoise. Le brouillard est levé et les tirs ennemis reprennent avec encore plus de violence.
Vers dix heures du matin, la caserne est en feu et, le soir, complètement détruite par l’incendie. L’artillerie du fort est réduite au silence. Les prussiens tentent une attaque, le long du petit Rhin. Ils s’avancent jusqu’aux chemins couverts où ils sont accueillis par un feu de mousqueterie et de mitraille qui les oblige à reculer.
Dans la place même, la circulation des postes qui montent ou descendent la garde est périlleuse. Une tranchée est creusée pour rendre la traversée moins meurtrière. Une autre tranchée, plus triste, est faîte, sur les glacis des fossés, pour enterrer les morts.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 3 novembre 2020