• Description

Les frères Albert, Henri et Louis, natifs de Blois, Loir-et-Cher, n’ont que dix-neuf et dix-huit ans lorsque la guerre éclate, le 19 juillet 1870. Ils sont les deux fils de Henri Louis Albert et Françoise Martin. Ils n’ont qu’une petite sœur, Louise Henriette, âgée de huit ans.

La famille vit au 69 de la rue Croix-Boissée, à Blois, rue populaire où s’entasse le petit peuple de la ville. Le père est fendeur, comme ses fils.

Lorsque la guerre est déclarée, l’aîné, Henri, de la classe 1870, s’engage volontairement le 8 août, pour le 1er régiment de zouaves, cinq semaines avant que sa classe ne passe le tirage au sort. Son frère, de la classe 1872, le suit moins d’un mois plus tard, le 6 septembre, pour le 74e régiment de marche.

Henri s'engage pour neuf ans, pourtant, il ne part pas à la guerre contre la Prusse. Il part le 23 août pour l'Algérie.

C’est la « planque » en vogue au début de la guerre. Les jeunes gens, pensant être en sécurité, s’engagent pour les régiments dans les colonies, sans savoir que certains de ces régiments aussi, vont aller au front.

Mais un engagement pour neuf ans, ce n'est pas vraiment une planque. Pourquoi Henry s'engage-t-il pour une si longue période ?

Son registre matricule n’indique aucune participation à la campagne contre la Prusse.

L’engagement volontaire d’Henri dispense son frère de service militaire. Louis est de la classe 1872. Mais il est incorporé au 74e réigment de marche le 6 septembre.

C'est-il engagé volontairement, comme son frère, ou bien a-t-il signé un contrat de remplacement ? Malheureusement, les archives consultées sur les engagements volontaires s'arrête au 2 septembre.

le 25 février 1871, les parents Albert demandent un secours auprès de la préfecture. Leurs deux fils sont soutiens indispensables de famille. Le père ne travaille plus par manque d’emploi et il n’a qu'une sœur qui ne peut lui venir en aide. 

La guerre se termine, et, le 25 mars 1871, le maire de Blois certifie que les deux fils Albert ne sont pas rentrés chez leurs parents et que la position de ces derniers est toujours nécessiteuse.

Fort-national

Ils ne reverront jamais Henri.

Il décède le 24 avril 1874, à l’hôpital militaire du Fort-National, en Algérie.

Louis, lui, reviendra. Mais quelle a été sa guerre ? s'est-il engagé volontaire ? A-t-il signé un contrat de remplaçant ? 

Je ne sais même pas quand il a rejoint le 74e de marche. Lorsqu'il part, le 6 septembre, le régiment est dans l'Est, à Strasbourg puis à Neuf-Brisach où les hommes des six compagnies du 4e bataillon sont faits prisonniers, le 10 novembre. A-t-il été fait prisonnier ?

Son registre matricule n’indique aucune campagne militaire, ni même son engagement en septembre 1870.

Pour l'instant, ces questions restent sans réponse.

Mais Louis est de retour et il se mariera le 19 avril 1875, à Blois, avec Rosalie Nolot et aura six enfants.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 1er novembre 2020