• Description

A Metz, Sainte-Ruffine brûle, avec ses magasins, pour avoir soutenu le fort de Saint-Quentin. En représailles, le fort Saint-Quentin bombarde Ars-sur-Moselle où se trouvent les magasins allemands.

A Soissons, le colonel de Noue, qui dirige la place, apprend qu’un convoi important de vivres se dirige sur Soissons par la route de Chauny. Dans l’après-midi, il doit être stationné devant la fabrique de sucre de Terny. Des vivres, pour une place-forte assiégée, c’est essentiel.

Le lieutenant-Colonel Carpentier part avec six compagnies de mobiles et trois compagnies du 15e de ligne, commandées par le capitaine Ballet. L’effectif est d’environ mille deux cents hommes qui sortent par la porte de Laon. Les mobiles se dirigent sur la route de Chauny, pendant que le 15e de ligne s’avance sur Crouy, deux compagnies déployées à droite et à gauche de la route, la troisième un peu en arrière, sur la route.

Les prussiens sont postés derrière le talus du chemin de fer, entre Saint-Paul et Saint-Médard. Ils ouvrent le feu sur les troupes françaises qui ripostent sans cesser leur marche en avant. La compagnie de droite atteint le talus et le franchit. Devant cette charge, les prussiens s’enfuient vers Crouy, poursuivit par les soldats français. Incapable de résister à une telle attaque, les allemands continuent leur retraite jusqu’à Vrigny. Certains sont faits prisonniers.

Au même moment, la 6e compagnie de mobile gravit la côte de Vauxrot, sans rencontrer de résistance. Une compagnie s’avance au-devant du convoi et, sans que les prussiens puissent s’y opposer, les dix-huit voitures du convoi sont récupérées. A deux heures de l’après-midi, elles sont dans Soissons.

3octobre

Le bilan est d’un mort, Jules Georges Chauvey, dix-huit ans, originaire de Reims, et trois blessés, dont Joseph Eugène Marchand, vingt-et-un ans, natif de Lesse (Meurthe), qui reçoit une balle qui lui fracture le maxillaire inférieur. Les allemands reprendront leurs positions de Crouy le lendemain, une fois leurs renforts arrivés. Ils ont été bloqués, la veille, par des inondations. En représailles, le village de Crouy devait être détruit et ses habitants molestés, mais le village constituant un gite d’étape utile, ils sont épargnés.

En Eure-et-Loir, ce 3 octobre, un régiment de cuirassier, soit près de sept cents hommes, arrive à Viabon, venant de Germignonville. Ils viennent réquisitionner tout ce que la commune possède de bœufs, vaches, avoine et sel, ainsi que 6 000 francs argent. Le maire refuse leur exigence, alors les prussiens commencent à se servir. Ils sont interrompus par l’arrivée des francs-tireurs de Lipowski et doivent repartir bredouilles. Mais ils reviendront.

A Germignonville, le maire, Isidore Godin est arrêté en représailles de tirs de gardes nationaux des communes voisines contre des cavaliers prussiens. Il doit être fusillé. Emmené à Angerville, il doit sa survie à l’apparition d’un corps français. Les prussiens l’abandonnent dans leur fuite, non sans l’avoir maltraité quatre jours durant.

La commune de Sainville est envahie le 3 octobre 1870. Elle sera occupée jusqu’au 19 mars et devra loger et nourrir 2 998 soldats prussiens.

A l’Est, le département de la Haute-Saône est gardé par neuf bataillons de mobiles de la Haute-Garonne, des Alpes-Maritimes, des Hautes-Alpes et de la Haute-Savoie. Elles sont installées à Beverne, Champagney, Fougerolles, Luxeuil, Vauvillers et Amance. Ils sont vêtus de toile, n’ont ni sacs ni équipements, souvent ils gardent dans leurs poches les trente ou quarante cartouches qui leur ont été distribuées. Ils n’ont que des fusils à piston dont beaucoup ne fonctionne pas.

A Vezelise, les allemands ont décidé d’incendier la ville. Ils sont quatre cents, retranchés dans le jardin de M. de Boisdeffre. Malgré la peur, une solidarité exceptionnelle se noue entre la campagne et la ville. A cette annonce, des habitants de la campagne affluent en masse avec leurs voitures et leurs attelages pour aider les habitants de Vezelise à sauver tout ce qu’ils peuvent.  Finalement, la ville ne sera pas incendiée, mais taxée lourdement, 100 000 francs.

Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 3 octobre 2020