Challenge du Mois pour UPro-G, la guerre de 1871. Cela tombe bien, c'est le sujet du mois et des mois qui viennent.
Le 28 juillet, Napoléon III et son fils, le prince impérial, arrivent à Metz, à 6 h 40 du soir. Après un discours fait aux soldats, sur la place, il se rend à la préfecture où est établi le quartier impérial. Le grand quartier général est installé, pour sa part, à l’hôtel de l’Europe.
C’est là qu’il reçoit les doléances des officiers et, des doléances, il y en a beaucoup. Le nombre de soldats présents ne correspond pas à celui espéré et même, nécessaire.
Il n’y a que 200 000 hommes répartis entre les différents corps. Les réservistes qui ont reçu leur ordre de départ, arrivent, au compte-goutte, et, bien souvent, sans le matériel nécessaire à un soldat en campagne : sans tente-abri, sans bidon ni marmite, et même, parfois, sans cartouches.
Toutes les unités réclament du matériel pour les ambulances, des voitures, des fours de campagne et surtout, des biscuits pour marcher à l’ennemi. Il n’y a pas assez de biscuit pour nourrir les soldats en campagne et rien, sur place, ne permet de suppléer à ce manque.
Ordre est donné au ministre de la guerre, à Paris, d’envoyer tous les biscuits disponibles sur les magasins de Strasbourg. Autant dire qu’ils ne vont pas arriver dans la demi-heure, ces biscuits si nécessaires.
L’intendance n’est pas la seule à faire preuve de manquement.
Le 7e corps, du général Douay, doit venir occuper Strasbourg depuis Belfort, mais rien n’est prêt. Le 17e chasseurs à pied, le 3e, 47e et 21e de ligne sont arrivés sans tente et les ustensiles de campement sont insuffisants. Strasbourg est épuisé et ne peut fournir ce qui manque. Il faut envoyer un officier à Paris pour demander l’établissement d’un magasin de campement à Belfort et l’envoi des voitures régimentaires et des harnais, à Belfort.
Le 4e hussards, le 4e et 5e lanciers, la1ère compagnie du génie, et 3 batteries d’artillerie ont également un campement incomplet. Il n’a aucune nouvelle de la division Liébert, qui doit se former à Belfort, ni de celle de Dumont et la brigade de cavalerie Ducoulombier, qui doivent se former à Lyon, pas plus que des deux compagnies du génie, ni du parc du corps d’armée qui font défaut.
Il faudrait ajourner l’offensive rêvée par Napoléon III, pourtant, la marche en avant est toujours envisagée.
A l’arrivée de l’empereur, les troupes sont ainsi réparties :
- Les 34 360 hommes du 1er corps à Reichshoffen, Haguenau, et Strasbourg,
- Les 23 430 hommes du 2e corps, à Saint-Avold, Forbach, Bening et Merlebach,
- Les 31 597 hommes du 3e corps sont à Boucheporn, Teterchen, Bettange, Bouzonville et Metz,
- Les 26 080 hommes du 4e corps sont à Sierck, Thionville, Colmen et Filstroff,
- Les 23 000 hommes du 5e corps sont autour de Sarreguemines, à Bitche et Niederbronn,
- Les 29 820 hommes du 6e corps sont à Châlons, Soissons et Paris,
- Les 8400 hommes du 7e corps sont à Colmar, Belfort, Lyon,
- La garde impériale est à Metz (20 548 hommes),
- La réserve de cavalerie (3 560 hommes) à Lunéville et Pont-à-Mousson.
Au soir du 28 juillet, douze jours après la déclaration de guerre, le tableau des effectifs n’est que de 201 065 hommes.
L’armée est loin d’être prête à faire marche en avant.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 28 juillet 2020