Les bâtiments de l’escadre sortent de Cherbourg ; avec, à sa tête, le vice-amiral Bouët-Willaumez. Il prévoit de grandes difficultés ; beaucoup de cibles sur la côte, à aborder, ne sont praticables que pour des navires à faible tirant d’eau.
L’escadre se rend dans la Baltique. Elle est composée de cinq frégates (la Surveillante, portant le pavillon du vice-amiral, la Gauloise, la Flandre, la Guyenne et l’Océan, de deux corvettes cuirassées, Thétis et Jeanne d’Arc et de quelques avisos.
Il est envisagé, dans un premier temps, d’envoyer des troupes dans la Baltique, pour un débarquement sur les côtes ennemis. Mais la flotte devra se contenter de bloquer (ou tenter de bloquer) les côtes allemandes. Impossible de tirer sur les villes, le gouvernement l’interdit. Ce n’est pas fair-play.
Reste à échanger quelques tirs de boulets avec les fortifications d’Alsen, Eckernford et le fort de la baie de Dantzig, mais le peu de profondeur d’eau sur les bords de la Baltique rendent insignifiants ces tirs de boulets.
Au milieu du mois de septembre, ordre est donné à la flotte de rentrer à Cherbourg, où elle arrive, le 17 septembre.
Deux escadres sont formées, chacune son tour ira en mer, en Baltique.
Quelques bateaux (avisos, canonnières et batteries flottantes) sont envoyés au Havre pour défendre la place et le cours de la Seine.
Quelques bateaux sont armés et expédiés sur la Loire.
Deux batteries blindées remontent jusqu’à Lyon.
Tous les autres navires sont désarmés, et leurs équipages, formés en bataillon, sont envoyés sur la Loire et dans le Nord.
La division d’infanterie de marine, forte de 10 000 hommes, quitte Cherbourg pour Châlons où elle rejoint l’armée du maréchal Mac-Mahon.
A Bazeilles, en une seule journée, le 1er septembre 1870, la division perdra 98 officiers et 2547 hommes, tués, blessés ou disparus.
Au cours de cette guerre, les pertes de la marine vont s’élever à 1 173 hommes de l’infanterie, 937 membres d’équipages et 221 hommes de l’artillerie tués, disparus, morts de blessures ou de maladies et 5 174 de l’infanterie, 1 200 des équipages et 152 de l’artillerie, blessés. Le total des pertes, pour la marine, s’élève à 8 757 hommes.
Célestin Armand Andreu, né à Toury, dans l’Eure-et-Loir, fait partie des survivants de Bazeilles. Soldat au 1er infanterie de marine, il est touché par un coup de feu, le 1er septembre, qui lui facture l’avant-bras. S’il n’est pas amputé, il perd l’usage de son membre et devient un pensionné de l’état pour blessure de guerre.
Il décèdera cinquante-sept ans plus tard, à Pontoise, ayant eu l’occasion de voir la première guerre mondiale, la Der des der, sauf que ce ne sera pas la dernière.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 24 juillet 2020