Il est des blessures glorieuses, dont le militaire peut se vanter et qu’il peut exhiber en temps de paix. Il en est d’autre qu’il préférera garder sous silence.
C’est le cas du cavalier Osserl, du 1er régiment du train des équipages. Le 21 juillet 1870, en état d’ébriété et la pipe en bois à la bouche, il tombe d’un balcon du 1er étage. Résultat : les os du nez sont brisés et le tuyau de la pipe pénètre au milieu de la voûte palatine.
La guerre commence mal pour lui.
Il est tombé sur la face. Mais, dans son malheur éthylique, il a de la chance. Le tuyau de la pipe a séparé nettement les deux os de la voûte palatine. Le voile du palais n’est pas touché.
Et il ne souffre même pas de cette fracture. A moins que l’alcool ingurgité n’ait été suffisamment anesthésiant.
La cicatrisation se fait rapidement. La fracture des os du nez, bien que inconfortable, avec un peu d’emphysème, guérit toute seule, sans aucune déformation.
Il pourra dire, sans mentir, qu’il a cassé sa pipe le troisième jour de la guerre, sans tirer un coup de fusil.
J'ignore quel fut le destin du cavalier Osserl, dans cette guerre. Si quelqu'un le connaît, j'aimerais bien le savoir.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 21 juillet 2020