Il y a 150 ans, la France déclarait la guerre à la Prusse, précipitant le pays vers un abîme de souffrance et de destruction, dont le pays mettra deux autres guerres à se relever.
Cette guerre durera pourtant moins d'un an, mais ses conséquences seront terribles pour la France et pour l'Europe. A décharge, rien ne dit que, si la France n'avait pas déclaré la guerre, la Prusse ne l'aurait pas fait. Les deux pays n'attendaient que cela.
Il suffisait de titiller les français pour obtenir ce résultat, et une bonne vieille blague prussienne l'attestait "Si le diable sortait de l'enfer pour se battre, il y aurait un français pour relever le défi".
Cette guerre a des relents d'ancien régime. C'est une guerre de succession, comme la France en a connu à plusieurs reprises, et encore une fois, succession d'Espagne.
Évidemment, c'est un prétexte. Il faut aller voir au-delà de ce prétexte, pour comprendre que le chaudron bouillonnait déjà depuis longtemps, alimenté par d'autres raisons. Disons que la succession d'Espagne est la goutte d'huile bouillante qui va faire déborder ce chaudron.
Le 19 juillet 1870, le secrétaire de l'ambassade française à Berlin, remet officiellement la déclaration de guerre, de la France à la Prusse.
La grande France guerrière va affronter le petit état Prusse.
Quelle illusion et quelles terribles désillusions. Rappelons que l'armée française c'est 209 200 hommes et l'armée prussienne c'est 1 183 389 hommes. Le but de la Prusse, c'est la création de l'Allemagne, une Allemagne forte des petites principautés annexées. La France servira ce dessein, aveuglée par sa prétention.
Qui en paiera le prix ? Les communes soumises à l'impôt des perdants. Les villes et communes envahies et détruites. Et toute une tranche d'âge de jeunes hommes célibataires, que seuls leurs parents pleureront. Pas ou très peu d'orphelins. Pas ou très peu de veuves. Ils seront d'autant plus faciles à oublier. La France n'aime pas se rappeler des perdants, ceux qui ont perdu la guerre, une guerre qu'ils n'ont pourtant pas voulu.
Autre grand perdant : l'empereur. Cette guerre marquera la fin des gouvernements héréditaires, et cela, définitivement. La République va accoucher dans la douleur et dans le sang, une démocratie vacillante et traumatisée.
Je laisse à d'autres, plus spécialistes que moi, vous raconter les batailles et les combats menés pendant cette guerre. Je me contenterai, comme d'habitude, de parler des hommes, des femmes, des enfants parfois, dont la vie a été bouleversée, et parfois interrompue par cette guerre, jour après jour.
Christine Lescène - Le Blog d'une Généalogiste - 20 juillet 2020